PRÉAMBULE
Afin de contenir les effets du dérèglement climatique, des objectifs internationaux ont été adoptés durant la COP 21, au travers des accords de Paris en 2015. Les pays signataires se sont alors engagés à limiter le réchauffement global de notre planète bien au-dessous de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle, et de préférence de limiter l’augmentation à 1,5°C.
Pour respecter cet engagement, la France a pour ambition d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Selon le référentiel NET ZÉRO INITIATIVE (NZI) développé par le cabinet Carbone 4, une organisation doit, à son échelle, agir de trois manières complémentaires en vue de contribuer à la neutralité carbone mondiale :
Mesurer les émissions GES directes et indirectes liées à son activité et agir pour les réduire au maximum sur la chaîne de valeur de son activité
Développer des solutions et des services permettant de réduire les émissions GES à l’extérieur de son périmètre d’activité
Soutenir des projets de séquestration carbone, qui contribuent à l’atteinte du Net Zéro 2050 soit 0 émission nette de CO2 à l’échelle mondiale en 2050.
Les émissions évitées représentent donc l’économie des émissions réalisées par les utilisateurs de nos solutions (pilier B du référentiel NZI). Il est essentiel que les actions sur chaque pilier soient traitées individuellement. En aucun cas nous ne pouvons soustraire les émissions évitées d’une organisation (pilier B) à son bilan carbone (pilier A).
COMMENT SONT CALCULÉES LES ÉMISSIONS ÉVITÉES ?
MÉTHODE GÉNÉRALE
La méthodologie de calcul des émissions évitées repose sur la comparaison et la soustraction entre une situation de référence et une situation avec la solution.
1) La situation de référence correspond à la situation où le produit ou service n’existe pas.
2) La situation avec la solution correspond à la situation où le produit ou service existe pour l’ensemble de sa durée de vie.
Le calcul des émissions évitées pour une solution se fait en trois étapes :
- Étape 1 : calcul des émissions dans la situation avec la solution
- Étape 2 : calcul des émissions dans la situation de référence
- Étape 3 : calcul des émissions évitées
La définition de la situation de référence représente un réel enjeu dans le calcul : les hypothèses choisies exercent une forte influence sur le résultat final. Il s’agit de considérer un scénario de référence représentatif de la réalité, il doit représenter la situation la plus probable en l’absence de la vente de la solution. De plus, il est indispensable que la modélisation soit claire et transparente pour permettre la revue critique par les tiers.
MÉTHODOLOGIE POUR NOS SOLUTIONS
L’adaptation de la méthodologie NZI aux produits MTB a été réalisée en co-construction avec le cabinet Carbone 4 en 2023.
Chaque matière première recyclée produite par MTB est différente et nécessite une évaluation adaptée à ses caractéristiques de marché. Pour les premiers calculs d’émissions évitées, MTB s’est concentré sur le recyclage du cuivre ayant une pureté finale de 99,9%. Dans l’ensemble de la restitution ci-dessous, la mention de « cuivre recyclé » fera toujours référence à un cuivre possédant un taux de pureté à 99,9%. Cette matière première recyclée (MPR) peut remplacer du cuivre vierge étant donné ses propriétés physiques sans traitement supplémentaire.
Considérant la double activité de MTB, il a été nécessaire de choisir 2 scénarios de références :
- Scénario 1 : l’activité de recyclage du cuivre (activité de MTB Recycling)
- Scénario 2 : l’activité de fabrication de machines de recyclage de cuivre exportées à travers le monde (activité de MTB Manufacturing).
Dans les deux cas, l’objectif poursuivi est le recyclage du cuivre ayant une pureté finale de 99,9%.
A) CHOIX DES SCÉNARIOS DE RÉFÉRENCE
Concernant le premier scénario de référence, il sera considéré que sans le cuivre MTB, un potentiel client achètera un cuivre disponible sur le marché.
Aujourd’hui, le cuivre disponible sur le marché, qu’il soit recyclé (30%) ou vierge (70%) est produit et distribué à échelle mondiale. Pour évaluer l’impact carbone du cuivre, il faut donc considérer les émissions de GES qui ont été émises lors des différentes opérations de production de cuivre vierge et de recyclage au niveau mondial. Le scénario de référence pour l’activité de recyclage correspond donc à l’intensité carbone moyenne pour l’obtention du stock de cuivre mondial (recyclé et vierge).
Concernant le deuxième scénario de référence, en lien avec l’activité de fabrication des machines de recyclage de cuivre, il a été considéré qu’elle participait à la production mondiale de cuivre et donc à la décarbonation de tout le marché du cuivre. L’intensité carbone moyenne du stock de cuivre mondial (recyclé et vierge) représentera également notre scénario de référence. Cependant les machines ne participent qu’à une seule étape de la chaîne de valeur de valorisation du cuivre, seulement une partie des émissions évitées leur sera allouée grâce à l’utilisation d’une clé d’allocation.
et après ?
Les résultats sont très encourageants et nous permettent de mieux appréhender les leviers des solutions MTB sur le changement climatique.
MTB va continuer de travailler sur ces moyens d’action selon le référentiel NZI.
Pour réduire son impact CO2 (pilier A), MTB doit continuer de travailler en priorité sur ses principaux postes d’émissions. Pour cela, nous avons mis en œuvre des groupes de travail par postes d’émissions.
Dans un second temps, les émissions évitées seront calculées pour les autres matières premières recyclées produites chez MTB (Aluminium, CSR, etc.) afin de disposer d’ordre de grandeur robuste.
Et pour finir, en pleine métamorphose de notre site de recyclage, MTB se questionne sur la mise en place de projets de séquestration carbone (pilier C), ayant pour co-bénéfice de réintroduire et préserver la biodiversité au sein de notre site industriel de recyclage.